L’Institutrice

Nadav Lapid réalise ici son deuxième long-métrage en mettant en scène une institutrice se donnant la mission de préserver et développer l’incroyable don du jeune Yoav pour la poésie.
Dans un monde moderne en pleine mutation où tout va trop vite, où l’aliénation de la jeunesse est impitoyable, et où la guerre menace sans cesse, le petit Yoav et son talent inné de poète auront du mal à trouver leur place. La fragilité du garçon, qui n’a conscience ni du monde qui l’entoure, ni même de son talent, menace son avenir.
Le film repose sur l’incompréhension entre l’institutrice et Yoav, et les actions, crescendo, que cette femme est prête à entreprendre pour protéger ce qui représente à la fois la beauté, l’innocence et la pureté dans un monde hostile.

Artistiquement, les partis pris sont intéressants. Le point de vue de la caméra, singulier, interpelle dès la première scène, et les plans séquences que l’on trouve ensuite sont fascinants d’audace et de maîtrise. Si la caméra s’emballe parfois, et joue des rapports entre comédiens et spectateurs par le prisme de l’objectif, il est indéniable que le réalisme est privilégié, sans ostentation superflue, ni dans la mise en scène, ni dans le jeu d’acteur, toujours simple et juste.

L’excellente surprise de cette rentrée 2014, qui nous vient d’un pays dont les films ne sont malheureusement pas assez distribués en France.