La Cité de Dieu

Le film commence au début des années 60, années qui marquent la naissance de la Cidade de Deus, future favela de Rio de Janeiro. A cette époque, les personnages principaux sont encore des enfants, pauvres, déjà plongés dans l’insécurité et la violence. C’est à travers ces destins parfois tragiques que va s’écrire l’histoire de ce quartier qui s’enfonce très vite dans une spirale de violence à peine croyable.

L’approche est très stylisée et dynamique, presque clipesque. Mais aussi documentaire et d’un réalisme effrayant. Ici, les auteurs des crimes sont de jeunes hommes, mais aussi des enfants abandonnés, livrés à eux mêmes et témoins d’horreurs qui laissent de profondes cicatrices. Les autorités, corrompues, se gardent bien d’intervenir.

Les acteurs ont été dénichés à Nos do Morro, une école de comédie située dans une favela. Plus de mille enfants issus de ces quartiers défavorisés ont aussi été auditionnés pour donner vie à cette fresque violente et cruelle. Deux cent d’entre eux ont finalement été retenus avant d’être formés à l’improvisation dans une association, Nos do Cinema.

Ce constat accablant des conditions de vie dans certaines favelas est un film fort, prenant, une fresque jamais vue nulle part ailleurs, avec des personnages riches et intéressants. Une plongée incroyable dans une des favelas considérée comme la plus dangereuse de Rio de Janeiro.