Le·a régisseur·euse

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Un tournage, ce sont des dizaines voire des centaines de personnes qui ont faim, soif, doivent se déplacer et dormir. C’est aussi une grosse quantité de matériel qu’il faut transporter, entreposer et surveiller. Bref, c’est un sacré défi logistique ! Heureusement, il existe le département de la régie pour gérer tout cela.

À la tête de ce département, il y a le régisseur général. Il travaille en collaboration directe avec le directeur de production qui est responsable du bon déroulement de la fabrication du film. Le régisseur général est souvent entouré de toute une équipe de régisseurs plus ou moins nombreux suivant le type de tournage.

Avant le tournage.

La mission de la régie commence avant le tournage. Dès lors, il est nécessaire d’identifier les besoins logistiques à partir du scénario. Elle prend parfois part aux repérages (la recherche des décors) et obtient les autorisations de tournage auprès des autorités concernées (cela peut être une ville, une entreprise, les propriétaires d’un logement…). Par ailleurs, si le tournage d’une séquence nécessite le blocage d’une rue (ou même d’un quartier), la régie doit en informer les riverains via des affichettes placardées sur les portes.

La grosse quantité de matériel transporté impose aussi de permettre aux camions de se garer à proximité des lieux de tournage. Ainsi, même si un tournage a lieu dans un intérieur, la régie doit réserver des places de parking pour les véhicules techniques et de transport de personnel (on appelle cela du ventousage). Evidemment, selon que l’on tourne à Paris ou en rase campagne, l’affaire n’est pas la même.

Les équipes de tournage travaillent parfois loin de chez elles. Lorsque c’est le cas, c’est à la régie de réserver les hôtels et de prévoir le volume de repas nécessaire pour que tout ce beau monde puisse dormir et se rassasier correctement.

Pendant le tournage.

De manière générale, on peut dire que la régie est l’huile qui permet à la machine qu’est le tournage d’un film de fonctionner avec efficacité et sans accroc. Le régisseur général est d’autre part responsable de la sécurité et de l’hygiène sur le lieu de tournage.

En lien avec le 1er assistant réalisateur, ce dernier rédige la feuille de service du lendemain. Il s’agit d’un document quotidien envoyé la veille à tous les membres de l’équipe de tournage qui comprend toutes les informations utiles : horaires, météo, liste des techniciens et comédiens avec les contacts, le programme des séquences à tourner, les heures de pause déj…).

Au cinéma, le matériel est cher. Pour cette raison, il est souvent loué le temps d’un tournage auprès de loueurs spécialisés (en parlant de matériel, j’inclus aussi les véhicules). La régie doit encadrer les enlèvements (quand les équipes viennent charger le matériel) et les rendus (je vous laisse deviner) afin de s’assurer que tout se passe comme prévu et dans les temps : en cas de dépassement, il faut sortir le portefeuille !

S’il n’y a pas de car loges, c’est à la régie d’installer les loges et d’aménager l’espace HMC (Habillage, Maquillage, Coiffure).

La régie doit également gérer le quotidien du plateau et veiller au confort de chacun. Cela commence par assurer l’acheminement du matériel et du personnel jusqu’au lieu de tournage, le tout dans les temps impartis. Ca n’a l’air de rien comme ça et pourtant : le camion avec le matériel lumière est pris dans les bouchons et c’est tout le planning de la journée qui se voit chamboulé… Ajoutons à cela les pickup des comédiens qu’il faut parfois aller chercher à leur hôtel pour les amener sur le plateau. A prévoir également : la sécurisation des camions de matériel afin de prévenir tout vol.

Autre élément important : la nourriture. Puisqu’un technicien rassasié est un technicien efficace, la régie entretien ce qu’on appelle une table régie à proximité du lieu de tournage qui permet à tout un chacun de venir grignoter ou boire un coup. Outre cette table, la régie organise le catering (la cantine si vous préférez). Même si cette partie est généralement déléguée à un prestataire extérieur, il arrive que les régisseurs se retrouvent de corvée sandwich jambon-beurre.

 

Et comme rien ne se passe jamais comme prévu, le régisseur doit aussi gérer les… imprévus : manque de matériel, gérer les retards qui peuvent remettre en question toute l’organisation d’une journée, aller faire des courses urgentes et diverses pour pourvoir à l’oubli ou la casse de matériel, faire cesser des bruits occasionnés par des travaux ou un chien qui aboie… Comme vous l’avez constaté, c’est un métier qui demande beaucoup de débrouillardise et qui s’apprend en grande partie sur le terrain.

Merci à Prune par sa relecture et ses conseils.

Publié le 15 mars 2018. Dernière mise à jour le 8 septembre 2021.

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