Le montage : quelques bases

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C’est un procédé propre à l’audiovisuel dont la définition tient en quelques mots. A savoir l’action d’assembler entre eux des plans. Ces derniers sont l’unité de base du montage, leur assemblage formera des scènes et des séquences qui constitueront à leur tour le film. Le montage est apparu très rapidement dans l’histoire du cinéma, les premiers embryons datant de la toute fin des années 1890.

La technique qui permet le montage a fortement évolué avec l’arrivée de la vidéo dans le domaine de la production cinématographique. Avant de s’effectuer sur ordinateur via un logiciel de montage virtuel comme Avid, Adobe Premiere Pro ou Final Cut Pro, le·a monteur·euse travaillait directement sur la pellicule. A l’aide de ciseaux et de “colle” (en réalité des soudures à l’acétone), l’assistant·e ou le·a monteur·euse assemblait les morceaux de pellicule (de film) préalablement sélectionnés.

Mais passer des ciseaux au clavier n’a rien changé au rôle du montage. On vous l’explique en deux points :

Le sens. La signification d’un plan va dépendre en grande partie de ceux qui le précèdent. En cela, le montage est un vecteur de sens très puissant. Pour vous illustrer cela, nous allons vous parler de l’effet Koulechov ou effet K. Lev Koulechov, réalisateur et théoricien du cinéma russe, aurait* fait une expérience surprenante au début des années 20. Il choisit un plan d’un acteur de l’époque, Ivan Mosjoukine, plan sur lequel ce dernier affiche un visage neutre. Il dispose ce même plan à trois reprise après : 1- une assiette de soupe, 2- un enfant mort dans un cercueil, 3- une femme allongée. Il présente ensuite ce montage à ses étudiants sans leur parler du but de l’expérience. Ceux-ci décèlent pourtant dans le visage inexpressif de Mosjoukine trois états : 1- la faim, 2- la tristesse, 3- le désir. Cette simple expérience démontre que le montage instaure un contexte qui donne ensuite un sens aux images, et in fine une émotion.

Le rythme. Suivant ce que l’on veut faire ressentir aux spectateur·rice·s, on peut aussi agir sur le rythme. Pour cela, le·a monteur·euse utilise le temps en jouant sur la durée des plans. Par exemple, des plans de plus en plus longs produisent une sensation d’apaisement, voir d’ennui. A l’inverse, des plans de plus en plus courts auront tendance à précipiter l’action et à rendre le film littéralement haletant. Tout l’art consiste à alterner les rythmes de manière à faire surgir les sensations voulues aux spectateur·rices.

Aussi, pour marquer le passage d’une scène ou d’une séquence à l’autre, il existe des techniques de montage pour permettent de ponctuer ce passage. On parle ici des transitions comme les fondus ou les volets.

Je vous invite pour terminer à regarder cette vidéo (mais aussi les autres!) de la chaine YouTube Every Frame a Painting (des sous-titres en français sont disponibles) :

*Aucune preuve matérielle n’est parvenue jusqu’à nous. Koulechov lui-même n’a jamais décrit cette expérience.

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