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Nœuds dramatiques et climax

Noeuds dramatiques et climax

Un récit a besoin d’événements qui provoquent ou font rebondir l’action. Sinon, il ne se passerait rien, et passer deux heures devant une nature morte pourrait vite se révéler ennuyeux… C’est là qu’interviennent les nœuds dramatiques, qui trouvent leur apothéose dans le climax. Ces moments clés d’un récit prennent différentes formes et n’ont pas tous la même intensité.

Un information décisive glissée dans une réplique, un changement d’attitude chez un personnage, un choix ou un événement qui influe sur les objectifs des protagonistes : les nœuds dramatiques sont de partout. C’est leur succession dans le récit qui permet à l’action d’avancer et à la tension de monter en apportant du conflit, des obstacles, en relançant l’action ou en apportant des informations supplémentaires qui vont faire avancer le récit.

De multiples nœuds dramatiques

Les nœuds dramatiques peuvent prendre une infinité de formes et dépendent en grande partie de l’imagination et de l’inventivité des auteurs. Vous présenter une liste de tous ces nœuds serait donc vain en plus d’être franchement inutile. Cependant il en existe qui constituent des points de bascule importants et qu’on retrouve dans tous les récits. En voici quelques uns que nous avons pu relever dans les ouvrages La Dramaturgie (Yves Lavandier) et Story (Robert McKee):

La rencontre entre Jack Dawson (Leonardo DiCaprio) et Rose DeWitt-Bukater (Kate Winslet) dans Titanic marque l’incident déclencheur du film.

Le climax

C’est le nœud dramatique le plus puissant qui se produit vers la fin de l’histoire, le point culminant du récit. Le climax peut être positif (le protagoniste atteint son objectif), négatif (il n’y arrive pas) ou ironique (à la fois positif et négatif); dans tous les cas, une réponse est donnée et l’histoire trouve sa conclusion. Le climax marque selon Lavandier la fin du deuxième acte et le passage au troisième, McKee est moins précis mais le place tout de même à la toute fin de l’œuvre.

Le climax est donc l’obstacle le plus difficile à affronter pour le protagoniste. Il s’inscrit dans la suite logique de tous les nœuds dramatiques précédents de l’intrigue principale. On peut citer comme exemple (gare aux spoils!) la scène où l’anneau est détruit dans Le Seigneur des Anneaux, le retour du roi, dans The Truman Show quand Truman fuit enfin sa ville-prison ou encore le suicide à la toute fin de Thelma et Louise

Luke Skywalker (Mark Hamill) à l’heure du choix pendant le climax de Star Wars, épisode V : L’Empire contre-attaque (1980).

Deus ex machina

Nœud dramatique particulier, le deus ex machina est un événement (ou un personnage) qui survient de manière inattendue et/ou injustifiée, sans avoir au préalable été annoncé, préparé, et qui permet au protagoniste de surmonter un obstacle en général majeur. Autrement dit, un événement sorti de nul part que ni le spectateur et ni les personnages n’auraient pu prévoir, mais qui se produit quand même. Dans la même trempe, le diabolus ex machina est l’inverse du deus ex machina.

Ce terme, qui pourrait être traduit par “Dieu issu de la machine“, nous vient du théâtre grec antique. A cette époque, pour dénouer les situations désespérées et ainsi sauver le(s) protagoniste(s), on faisait parfois intervenir une divinité. L’acteur qui la représentait était alors amené sur scène grâce à une machinerie.

Le problème du deus ex machina est de trop faciliter le combat du protagoniste pour atteindre son objectif, et de décevoir le spectateur, notamment s’il se produit à la fin d’une œuvre. A l’inverse, il peut s’avérer être un bon outil si le film se base sur le registre de l’absurde. Par exemple à la toute fin de Monty Python: Sacrée Graal (spoil!) l’intervention d’une police contemporaine en plein Moyen-Âge qui arrête des chevaliers s’apprêtant à un assaut décisif pour récupérer le Graal.

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