Dans les couloirs des Archives Françaises du Film

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Entrée des Archives Françaises du Film. – photo: Aurèle Collin

La Batterie du bois d’Arcy est un fort construit à la fin du 19ème siècle pour protéger Paris. Situé à l’Ouest de la capitale ce site accueille depuis 1969 les Archives Françaises du Film, un service du Centre National de la Cinématographie (CNC). Derrière ses murs, ce sont plus de 110 000 titres (films, documentaires, photographies…) qui sont conservés.

Après avoir franchi l’entrée, ce sont les trois bâtiments de stockage qui s’imposent du haut de leurs quatre étages sans fenêtres. A l’intérieur, les étages sont compartimentés en salles identiques. Dans chaque rayonnage, ce sont des centaines de bobines qui reposent pour une durée indéterminée. S’appliquent ici des règles classiques de logistique : chaque élément est rangé dans une boite étiquetée, un système de code-barre permettant de connaitre son emplacement. La conservation de la pellicule demande un soin particulier, ainsi la température est maintenue aux alentours de 10-11 degrés Celsius avec un taux d’humidité de 70%.

D’où viennent tous ces films ? Le dépôt légal concerne toutes les œuvres cinématographiques (courts et longs-métrages), films publicitaires et institutionnels français et étrangers ayant reçu un visa d’exploitation et diffusés en salles sur le territoire. Les producteurs et distributeurs sont alors dans l’obligation de remettre au CNC une copie en vue de sa sauvegarde. Si certains films arrivent avant lors sortie nationale, d’autres ont un peu de retard. Rudy Vauchey, qui nous fait alors la visite, nous raconte avoir reçu quelques semaines plus tôt (mai-juin 2016) la copie de Stargate : La Porte des Etoiles qui date de… 1994 !

Il existe aussi le dépôt volontaire. Des personnes, la plupart du temps des professionnels du cinéma, qui font don de leurs collections. Ces acquisitions représenteraient 1000 films par an.

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Bâtiments et rayonnages de stockage des Archives Françaises du Film. – photo: Aurèle Collin

Parmi tous ces éléments entreposés, on en trouve sur support nitrate. Il s’agit d’un type de pellicule utilisé jusqu’au début des années 50. Un décret interdisant la circulation, la distribution et la projection de film sur ce support est publié en 1961 car sa particularité est d’être très facilement inflammable. Plus de 220 cellules spécifiques sont dédiées à leur stockage suivant une cotation allant de 1 à 7 correspondant à l’état de dégradation de la pellicule. En cas d’incendie dans une des cellules, le feu ne peut pas se propager dans celles d’à côté. Le nitrate ayant parfois coulé sur les boites, leur manipulation nécessite le port de gants.

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Cellules de stockage des pellicules au nitrate, Archives Françaises du Film. – photo: Aurèle Collin

Outre la conservation, les Archives assurent la collecte, l’inventaire, le catalogage, la sauvegarde et la restauration des films. Tout ce travail titanesque et essentiel, qui a aussi lieu sur le site du Bois d’Arcy, est financé intégralement par le CNC.

Merci à Rudy Vauchey pour la visite.

Site web des Archives Françaises du Film

http://www.cnc.fr/web/fr/depot-legal

Photos d’Aurèle Collin.

Publié le 17 septembre 2016. Dernière mise à jour le 29 décembre 2018.

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